Epson R-D1, enfin le premier « M » numérique ?

Si vous suivez de près j’actualité photo et Réponses Photo (n0145 et n0147), vous connaissez déjà cet Epson-Cosina à visée télémétrique, à capteur numérique et à monture Leica M, Dès juillet, et les premiers exemplaires arrivés en France, la rédaction s’est mobilisée pour tester en conditions réelles de prise de vue cet appareil très attendu. Tests et verdict par deux fans du télémétrique qui ont passé un mois en concubinage avec un R-D1 de « présérie ».

Epson R-D1

Nous n’avons pas les bandes vidéo, mais nous imaginons assez bien la scène entre Nagano et Tokyo, où autour d’un golf, d’un karaoké ou d’un déjeuner d’affaires, les « exécutive manager » d’Epson et Cosina en sont venus à évoquer des collaborations possibles. Le courant passe entre les deux hommes, le projet prend forme. De son côté, Cosina fabrique des objectifs et a racheté le nom de Voigtländer pour lancer une gamme de boîtier télémétrique 24×36 : les Bessa. Leur particularité: être compatible avec les objectifs Leitz M. En parallèle, Epson a réussi à devenir un des leaders sur le marché des imprimantes photos mais n’a jamais vraiment réussi à être crédible sur le créneau des appareils photos. D’où l’idée, un peu folle à l’origine mais logique à la réflexion, d’associer ces deux savoir-faire complémentaires: Cosina fournira le boîtier et les optiques, et Epson s’occupera de l’électronique. Et, en faisant vite, on prendrait Leica de vitesse en lançant le premier boîtier télémétrique digital compatible avec le parc actuel d’objectifs M ! A partir de ce pari, les ingénieurs japonais ont travaillé vite et bien, et le Bessa R-D 1 a fait une première apparition surprise, sous cloche, à la PMA, en février dernier. Et sept mois après, le voilà presque en vente… Bien sûr, pour les deux marques, il ne s’agit pas de réaliser des volumes importants, ni de dégager du chiffre d’affaires. Non, ici, c’est une affaire d’image de marque, de prestige et aussi un défi technologique. Et c’est pourquoi, d’emblée, nous avons bien aimé cette idée. Pour une fois que l’on ne nous propose pas le énième clone d’un compact automatisé et que quelqu’un prend des risques.

Concept « pur »

Le cahier des charges du R-D 1 est simple: proposer un Leica M7 numérique. L’exposition se fait donc par un seul mode à priorité ouverture, les vitesses se pilotent par un barillet sur le boîtier et les diaphs se choisissent par la bague de l’objectif. A l’intérieur, l’exposition est confiée à une unique mesure pondérée centrale et l’appareil est dépourvu de toute connections et de tout fil : ni prise USB ou Fire- Wire (il faudra donc passer par un lecteur externe) ni sortie vidéo, ni mode vidéo, ni mode rafale. Seule l’alimentation (batterie lithium-ion) nécessite un chargeur externe. En revanche, le filetage pour déclencheur souple est bien présent tout comme le levier d’armement qui permet de réarmer l’obturateur! De plus, l’appareil n’est pas motorisable et il faudra donc réarmer avant chaque vue pour déclencher! Est-ce bien raisonnable? Du snobisme pur jus diront certains… Laissons les causer! Ceux qui n’ont jamais compris l’intérêt du télémétrique ne seront pas davantage conquis ici. Et nous n’essaierons pas de les convaincre. Nous dirons simplement qu’avec le R-Dl on redécouvre le plaisir de photographier à un rythme « normal », loin de la mitraillette en vigueur par ailleurs. Ici, on joue du boîtier comme un guitariste de sa guitare…
Et cela, Epson-Cosina l’a bien compris, en proposant sur le capot supérieur un tableau de bord magnifique avec un cadran à aiguille qui assure à lui seul à ce R-Dl une place au Panthéon des « beaux appareils ». De plus, ce cadran est aussi esthétique que pratique, puisqu’en un seul coup d’œil il permet de voir la définition retenue (trois choix: Raw 6 MP, Jpeg 6 Mp, Jpeg 3 MP), l’état de la batterie, la balance couleurs et le nombre de vues restantes sur sa carte. Bref un régal pour les yeux et pour la pratique!

Un très bel appareil !

Au début, on craignait que ce R-D 1 ne soit qu’un Bessa-R relooké. Il n’en est rien. L’objet est superbe et la première impression fort rassurante. Le R-Dl est dense, bien construit et son toucher fort agréable.

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