Britannia Hospital

Britannia HospitalC’est un grand jour à la clinique chirurgicale expérimentale : car, pendant que le pays est en proie aux grèves, aux émeutes, aux attentats, se prépare le projet Génésis ! Pourtant, dans le reste dé l’hôpital règne la plus grande pagaille : les cuisines sont en dérangement, rien ne marche. Et on attend la visite royale pour célébrer le 500eanniversaire du Britannia Hospital ! Lindsay Anderson a choisi l’humour et la dérision : on pense obligatoirement au Kubrick de «Docteur Folamour». Mais nous sommes loin du compte. Le film manifeste des prétentions au-dessus de ses moyens, et, malgré la présence de Malcom Mc Dowell, ce n’est pas non plus «Orange mécanique». Bien sûr le grand chirurgien expérimental qui choisit les morceaux de son humanoïde, comme on le fait chez le boucher, et la fabrication d’un nouveau monstre du docteur Frankenstein procurent des gags grinçants. Mais les Américains avaient déjà dans «Hôpital» fait la satire de la médecine civile et «MASH» était un tableau cinglant de la médecine militaire. Ici c’est un pamphlet social sur l’influence déraisonnable des syndicats, la révolution, le chômage, sans doute plus drôle lorsque l’on connaît les règles du système médical britannique et la part du secteur privé dans l’hôpital public. Alors, Lindsay Anderson est obligé de forcer la note par manque d’invention réelle. On regrette constamment Monty Python. Parce que ce «British Hospital» est surtout bavard et il y a bien peu de trouvailles.

Les bleus

Les bleusNe soyons pas injustes envers cette comédie ravageuse sous prétexte que son affiche, à l’époque, était vulgairement racoleuse. «Les bleus» (titre original «Stripes», c’est-à-dire les galons) est une farce troupiere comme au bon vieux temps, avec cette différence essentielle qu’elle est conçue et jouée par deux ostrogoths qui appartiennent à la fine fleur des néo-rigolos de la TV d’outre-Atlantique : j’ai nommé Bill Murray et Russell Ziskey. Des champions des shows du samedi soir, quelque chose comme John Belushi et Dan Akroyd. Bill Murray est là-bas une superstar, une sorte de Coluche yankee. Comment cette forte tête qui ne respecte rien se retrouve-t-elle dans l’US Army ? Vous savez comment ça se passe on perd son job, sa femme, sa voiture, son appart, tout ça le même jour, alors forcément on cède au blues du bureau de recrutement. Voilà nos deux lascars en uniforme. L’armée aura-t-elle raison d’eux ? Il est plus probable qu’ils auront raison de l’armée. Mais il vaut mieux vous laisser le plaisir dé découvrir ça à petites doses, de la ridiculisation sans pitié du galonné de service (Warren Oates) en passant par les frasques en compagnie des PFAT locales (dont l’une est jouée, petite surprise, par la sublime Sean Young de «Blade runner»). Engagez-vous, rengagez-vous, vous, en toute hilarité.

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